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Schweizer Mitteilung

En mémoire de Daniel Maeder

Avec un grand respect pour le travail et toute l'activité de Daniel Maeder.

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Perspectives sur l'argent

Samedi 17 août 2024 le colloque de recherche "Perspectives sur l'argent" se tiendra à Winterthur (ZH). Les intervenants seront: Marc Desaules, Samirah Kenawi, Jean-Marc Decressonnière, Jens-Martignoni et Fionn Meier.

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Un documentaire sur la triarticulation sociale

Le film tente de démontrer la nécessité des trois domaines sociaux identifiés par Rudolf Steiner dans ses écrits sur la triarticulation, à partir de trois grands thèmes actuels : l'individualisme, la mondialisation et l'industrialisation.

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Deuxième bulletin du mouvement 'Tri-articulation-Suisse' vient de paraître

Le dernier numéro de la revue 'Triarticulation Suisse – Mouvement pour un renouveau social' vient de paraître avec une couverture bariolée, changeante et variée. Ses destinataires sont les membres du mouvements ainsi que tous les intéressés.

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Triarticulation – Suisse

Du 25 au 27 novembre, une conférence au Gœthéanum revient sur la triarticulation de l'organisme social et sur les initiatives suisses qui posent ce concept au cœur de leurs philosophie

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En mémoire de Daniel Maeder

19 septembre 1952 · 22 janvier 2025

Stil
Daniel Maeder

On a souvent deux ou trois images d'une personne : celle du père de famille, celle du professionnel et celle du pote dans un club. Normalement, elles se complètent et se contredisent rarement. Les images que nous avons de Daniel Maeder dépassent largement le cadre habituel, certaines semblent se contredire et montrent l'extraordinaire polyvalence de cet homme. Par exemple, la surprise a été générale lorsque Daniel a rejoint son groupe sur scène en tant que batteur le jour de son 50e anniversaire, en particulier ceux qui, auparavant, ne l'avaient vu sur scène qu'en tant qu'acteur dans les Drames-Mystères de Rudolf Steiner. Ou encore, on s'étonne que cet homme pratique que tous connaissent, rompu à l'action, se consacre finalement à sa dernière tâche, au sous-titre « Dévoiler les mystères. L'anthroposophie et les loges traditionnelles » (Die Öffnung der Mysterien. Anthroposophie und die traditionellen Logen) - dans sa vie, il s'était engagé à la fois pour l'anthroposophie et pour la franc-maçonnerie.

Il faisait partie de ces personnes qui considéraient les problèmes comme des défis, sans se borner à remplacer un mot par l'autre. Dans les situations problématiques, il se consacrait directement à la recherche de solutions. Un exemple frappant : dans les années 1970 et 1980, le débat principal parmi les politiciens se concentrait sur la prévoyance vieillesse. Le soir, au restaurant Teestübli à Berne, il y avait un groupe se réunissant souvent. Udo Herrmannstorfer en faisait partie. Il décrivait une évolution ou une situation problématique qui nécessitait effectivement une action. Là Daniel ne se contentait jamais d'un « nous devrions » un peu résigné, au contraire il proposait immédiatement des idées sur la manière de gérer la situation. C'est ainsi que ces soirs-là, un petit groupe a continué à discuter et à travailler sur l'idée de créer son propre fonds de pension, ce qui arriva en 1984.

Toutefois c'est précisément la collaboration avec Udo Herrmannstorfer qui a porté les meilleurs fruits. Au fil du temps, Udo Herrmannstorfer a appris à croire que Daniel le penseur et Daniel le praticien étaient très proches et qu'il était possible de trouver des solutions juridiquement et économiquement sûres. Autre exemple : tout prêt comporte certaines incertitudes. Les prêteurs en tiennent compte en appliquant ce que l'on appelle une prime de risque (un supplément d'intérêt). D'une certaine manière, les primes de risque sont des primes d'assurance en cas de défaillance d'un prêt. Il se peut que la créance ne se concrétise jamais. Dans ce cas, celui qui paie les primes, qui représentent une sorte d'association de solidarité, aura réalisé un bénéfice pour la compagnie d'assurance. Question de Herrmannstorfer : ne serait-il pas possible de demander au groupe solidaire d'emprunteurs de ne payer les primes que lorsqu'une perte s'est effectivement produite ? Cela aurait permis de réduire le coût de l'emprunt (une question très actuelle à l'époque, puisque les taux d'intérêt étaient élevés). Pour Daniel Maeder, trouver une solution était un véritable défi. Il a proposé au conseil d'administration d'inclure une contribution au risque dans les contrats de prêt. Cette contribution ne serait versée qu'en cas de sinistre. Et c'est ce qui s'est passé. Cependant, les solutions innovantes ne fonctionnent que dans un environnement innovant. Certains emprunteurs sont heureux d'accepter un prêt moins cher, mais sont moins enthousiastes lorsqu'un sinistre survient et qu'ils doivent payer.

Il serait faux de penser que la division du travail entre Udo Herrmannstorfer et Daniel était une division entre théoricien et praticien. Daniel était également très intéressé par le travail intellectuel et conceptuel, notamment au sein du groupe de travail CoOpera (ARGE) et des réunions de la Fondation collective PUK. Il préparait souvent les documents pour ces réunions. Il était extraordinairement fidèle à ce groupe, qui traitait de questions pratiques et théoriques. Il n'en manquait pratiquement aucune. Il en allait de même pour les voyages de l'ARGE (du moins les voyages internationaux en Inde, en Italie, en Sicile, en Égypte, en Équateur), dans des régions où CoOpera avait des relations de crédit ou d'approvisionnement.

L'entreprise de Danie s'appelait « Maeder Treuhand » (bureau de comptabilité, NDT) et existait déjà au moment de la création du fonds de pension. Celui-ci a confié à la Maeder Treuhand la gestion des affaires de pension. Il s'agissait d'une tâche entrepreneuriale. Cependant, l'ensemble de l'activité se déroulait discrètement dans le cadre de lois, d'ordonnances et de directives. Toutes les décisions de crédit étaient prises par le conseil d'administration. Y avait-il un risque entrepreneurial ou s'agissait-il simplement d'administration ? Daniel n'était pas l'administrateur classique qui regarde anxieusement autour de lui et s'abstient de faire un pas dont il n'est pas sûr qu'il soit explicitement autorisé par les autorités. Il s'agissait plutôt d'un entrepreneur au courage moral qui prenait ses responsabilités, même si cela signifiait devoir tirer les marrons du feu. Ce fut le cas avec la Fondation Rüttihubelbad, le grand centre culturel et social près de Berne, où les intentions initiales visaient beaucoup plus haut que ce qui était financièrement possible. Une grande partie de l'énergie de Daniel a été consacrée à ce projet au fil des ans, mais la situation améliora et le travail de Daniel fut un succès.

Pour le dernier traitement Daniel est revenu dans ce lieu pour lequel il s'était engagé, et c'est ici qu'il est mort. Le fait qu'Udo Herrmannstorfer, de quelques années son aîné, se soit également installé dans cet établissement est un signe remarquable du lien fatidique qu'il y avait entre eux. Les deux amis étaient à nouveau proches, même s'il n'était presque plus possible de se parler.

Matthias Wiesmann, Frauenfeld

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