FondsGoetheanum: agriculture

L’Engagement Demeter va plus loin que la corne

L’Association pour la biodynamie et diverses initiatives privées participent avec les fermes et les partenaires Demeter aux recherches du FiBL sur les questions importantes pour l’avenir de l’agriculture, mais les fruits de ces recherches sont mis à la disposition de toutes les personnes intéressées:

• la sélection végétale et la problématique des semences;
• la sélection animale respectueuse des besoins de chaque espèce;
• les rythmes cosmiques et leur influence sur la nature;
• la formation d’humus durable pour la fertilité du sol et la fixation dans le sol des surplus de CO2 (changement climatique);
• la responsabilité éthique de l’homme envers la nature;
• les tâches de l’agriculture dans le contexte socio-économique et dans la société;
• la production d’aliments sains, savoureux et nutritifs.
Nombre de ces aspects sont touchés par des connaissances fécondes tirées des conférences de Rudolf Steiner, surtout du Cours aux agriculteurs (GA 327) sur lequel repose la biodynamie.

Les cornes des vaches sont bien plus qu'un ornement

La biodynamie, c.-à-d. l’agriculture biodynamique, est une agriculture globale et holistique qui se soucie des besoins spécifiques – pas seulement alimentaires – des animaux. L’exemple des cornes des vaches démontre l’importance de la biodynamie pour le bien-être des animaux, l’équilibre des fermes et la fertilité du sol.

Laisser les cornes aux vaches ne va aujourd’hui plus de soi. L’absence de cornes est déjà presque la norme, mais les vaches des fermes biodynamiques (Demeter) ne sont pas mutilées: elles portent leurs cornes.

La douceur avant la majesté.

Le veau nouveau-né secoue la tête, ses oreilles encore trempées commencent déjà à écouter. Ses organes sensoriels et ses membres sont complètement formés, rien ne manque: ses paupières sont ouvertes sur ses grands yeux étonnés. Une à deux heures après sa naissance, le voilà déjà debout sur ses quatre pattes, trouvant la mamelle de sa mère et tétant son premier lait. Tout est là, tout fonctionne. Les cornes sont la seule chose qui doit encore apparaître.
Celles-ci ne poussent en effet que progressivement. Encore toutes tendres, elles pointent quand le veau de trois mois commence à manger du foin et de l’herbe. Avec un peu de chance elles sont bien formées et joliment courbées à l’âge adulte, puis elles deviennent parure majestueuse chez les vaches plus âgées. Cet organe très dur croît sans cesse et devient toujours plus parfait.

Des cornes pour délimiter l’espace social.

Chaque troupeau de vaches a sa hiérarchie et forme un édifice social. Chaque vache se fait sa place dans le troupeau au fur et à mesure de la lente croissance de ses cornes. Le veau qui cherche protection devient petit à petit reine du troupeau. Elle porte maintenant fièrement ses belles cornes, et un simple mouvement de sa tête cornue lui suffit pour intervenir dans la hiérarchie du troupeau. Les cornes sont donc un organe important pour la formation de l’espace social de l’animal.
Une vache avec des cornes offre un spectacle de beauté et de fierté. En tant qu’organe social, la corne permet aux vaches de trouver et de conserver le fragile équilibre entre la vie solitaire et la vie en troupeau.

Préférer l’épanouissement à l’écornage.

Dans les fermes biodynamiques, les animaux doivent se sentir bien, se développer et s’épanouir conformément à leur espèce et pouvoir porter leurs cornes. Stabulations, cours d’exercice et installations techniques sont conçues pour répondre à ces besoins. Il suffit par exemple que les animaux cornus n’aient pas assez de place pour que l’équilibre social du troupeau soit rompu parce que les vaches sont agitées et peuvent devenir agressives. Les vaches écornées ont besoin de moins de place, donc les stabulations libres sont moins chères. La place et les coûts sont les principaux motifs d’écornage des vaches, une opération qui se fait en général en brûlant les ébauches des cornes des jeunes veaux. On dispose aussi depuis peu de races génétiquement sans cornes obtenues par sélection, l’homme prenant ainsi la responsabilité d’enlever à l’animal des organes qui font partie de son corps. L’expérience montre que les cornes des vaches ne posent pas de problèmes lorsque les stabulations libres sont suffisamment spacieuses.