FondsGoetheanum: Construire l'avenir

CoOpera Fondation collective PUK

  • Fondée en octobre 1984
  • 12 collaborateurs
  • 577 institutions associées
  • 5295 assurés actifs
  • Total des actifs : 891 Mio CHF
  • État au 31 décembre 2021

www.coopera.ch

 

 

 

L’AVS – système par répartition

Le système par répartition choisi pour l’AVS repose sur la solidarité, c’est un contrat entre les générations. Les contributions versées par les employeurs et les salariés (cotisations) sont versées pour ainsi dire dès le lendemain aux bénéficiaires (d’où le concept de répartition).

En raison du financement unilatéral de l’AVS par des cotisations salariales, elle a fini par se trouver au fil des ans dans une situation critique. Entre l’introduction de l’AVS en 1948 et aujourd’hui, la productivité dans l’économie a considérablement augmenté. Par exemple, il y a 70 ans, il fallait des douzaines de personnes pour récolter un champ de pommes de terre. Aujourd’hui, l’agriculteur fait cela avec le tracteur équipé en conséquence et deux à trois auxiliaires. Les ouvriers « économisés » ont été remplacés par des machines, qui ne paient pas de cotisations pour l’AVS. Un premier pas a été fait par l’introduction d’un pourcentage de TVA dans le financement de l’AVS car ces gains de productivité sont compris dans les chiffres d’affaires, mais cela est loin de suffire, comme le montre la discussion en cours sur la révision de l’AVS.

Le deuxième pilier – système par capitalisation

Dans ce système, choisi comme deuxième pilier (LPP), les cotisations des salariés et des employeurs sont versées à une caisse de retraite et s’y accumulent au profit de chaque salarié. Ces sommes sont investies. On appelle le rendement de ces placements le « troisième cotisant ».

La gestion du système par répartition est environ 30 fois monis coûteuse que celle du système par capitalisation.

Comment l’argent de la Caisse de retraite entre en circulation

En 1985 est entrée en vigueur la LPP, deuxième pilier de l’assurance vieillesse, avec le financement par le système de capitalisation. Ainsi les biens des caisses de retraite s’accumulent-ils, ils sont placés dans l’immobilier, en actions et obligations et se trouvent de ce fait retirés de l’économie réelle. L’exemple de la CoOpera montre que l’on peut procéder autrement et quelles possibilités s’offrent alors à la communauté.

 

Au cours des cent dernières années, la Suisse n’a cessé de se pencher sur les questions sociales. L’une d’entre elles concerne les moyens de garantir l’existence économique des personnes âgées ou frappée par une incapacité de travail par suite d’accident ou de maladie.

En 1948, après plusieurs essais, fut enfin créée, par l’introduction de l’AVS, l’assurance sur la prévoyance professionnelle vieillesse et survivants, garantissant enfin une base minimum d’existence.

Le 3 décembre 1972, par une votation importante concernant la demande populaire d’une véritable retraite et le changement de la constitution fédérale dans le domaine  de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité, un élargissement fut décidé. Les votants avaient le choix entre deux modèles d’assurance vieillesse : transformation de l’AVS en retraite populaire ou extension modérée selon un modèle à 3 piliers.

La formule retenue fut clairement celle des 3 piliers. La loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) entra en vigueur le 1er janvier 1985, malheureusement avec un système par capitalisation qui allait alimenter l’économie financière par d’énormes capitaux, opposé à l’AVS, déjà existante, organisée par un système de répartition.

 

La création de la CoOpera Fondation collective PUK

La CoOpera Fondation collective PUK fut créée lorsque la LPP entra en vigueur, le 1er janvier 1985. Les fondateurs participaient à cette époque à un séminaire sur les questions économiques fondamentales. On y discuta alors amplement de l’introduction de la prévoyance professionnelle. Ils étaient partisans du système par répartition dans l’esprit de la retraite populaire proposée d’ailleurs en 1972 à une votation fédérale. Mais désormais le système par capitalisation était devenu obligatoire. Les fondateurs de la CoOpera décidèrent de gérer selon des points de vue inhabituels ce capital  qu’il fallait nécessairement accumuler.

Leur devise « Retour de l’argent dans l’économie réelle » et leur objectif de durabilité ne sont pour ainsi dire qu’une image extérieure de la véritable intention initiale. Les fondateurs furent animés par le souhait de fonder et mettre en œuvre une nouvelle compréhension de l’économie.

 

Qu’entendons-nous en général par « gérer » ?

La théorie économique classique ou plutôt néo-classique encore en cours aujourd’hui et appliquée depuis longtemps dans la vie quotidienne – très abrégée dans le terme de « capitalisme » – a été décrite il y a deux cent ans. Même si aujourd’hui nombre de ses postulats sont mis en question,  et que l’on recherche de nouvelles approches, force nous est de constater que la théorie selon laquelle l’équilibre économique se fonde sur les principes  de la maximisation du profit personnel est devenue depuis longtemps réalité. Chacun agit aujourd’hui d’après ces principes : où est-ce que je trouve le produit meilleur marché, qu’est-ce qui m’apporte le plus de profit ?

 

Une nouvelle compréhension de l’économie

Les fondateurs de CoOpera ont voulu proposer un autre modèle : une attitude associative dans la vie économique. Ils entendent par là  un esprit de coopération entre les partenaires. Entre les collaborateurs, les clients, les fournisseurs, les actionnaires ou les propriétaires, mais aussi avec le monde environnant.

 

Qu’est-ce que cela signifie dans le monde des caisses de retraite ?

Les sommes drainées par la prévoyance vieillesse sont des cotisations prélevées sur le revenu, augmentées de leurs intérêts. Cet argent est dirigé depuis le domaine de la consommation – c’est l’argent  dont nous avons besoin pour nos besoins quotidiens et qui est issu de nos revenus – vers une autre sphère : il devient capital disponible pour le prêt, c’est-à-dire que cet argent est prêté par les caisses de retraite pour que d’autres personnes puissent en jouir, sous forme de crédit, d’hypothèques, de capital d’entreprise (actions), mais aussi  sous forme de biens immobiliers. Tout l’actif, tous les biens d’une caisse de retraite sont finalement du capital destiné au prêt. Les caisses de retraite prêtent donc aux entreprises et aux personnes du capital sous les formes les plus variées.

Dans la pratique, cela signifie que nous devons développer une nouvelle compréhension auprès de tous les partenaires économiques intéressés par notre gestion. Ce n’est pas le profit personnel qui doit guider notre action : nous devons percevoir tous les aspects des objectifs de nos partenaires, les intégrer avec empathie et trouver ensemble des solutions équilibrées. Nous ne pouvons faire cela que dans l’économie réelle, où nous avons affaire à des personnes réelles et non à une finance anonyme. Une durabilité authentique est impossible dans un marché anonyme.

 

L’exemple du quartier Burgunder à Berne Bümpliz

Il présente quelques singularités et fut construit avec la Fondation collective GEPABU. Il fut le premier quartier sans voitures de Suisse et parmi les cinq premiers qui furent certifiés « Site 2000 watts en exploitation ». Mais pour nous, l’innovation effective dans le Burgunder est le modèle de location de la Fondation Wohnqualität, fortement centrée également sur la coopération. Il offre à la communauté de locataires des possibilités d’autogestion et de participation à l’aménagement, mais sans obligation d’un apport financier de la part des bailleurs. Le modèle locatif dépasse les normes courantes : participation à l’aménagement de l’appartement, de la maison et du jardin ; autogestion commune de la maison ; participation au choix des locataires suivants (voir www.siedlunburgunder.ch).

 

Bilan

Les valeurs et les buts de la CoOpera ne garantissent évidemment pas que tout a été fait de façon correcte. Certaines choses ont réussi, d’autres pas. Les bouleversements à venir dans les marchés financiers et économiques montreront si la philosophie d’investissement choisie par les fondateurs résiste sur le long terme.

Daniel Maeder, cofondateur de CoOpera

 

 

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