Le mot "anthroposophie" n'est pas une création de Rudolf Steiner ; on en retrouve la trace dès le début de l'ère moderne. Déjà en 1575, il était utilisé comme "connaissance des choses naturelles" et "intelligence dans les affaires humaines". Au 19e siècle, il sera repris par Schelling, Troxler et I. H. Fichte pour désigner une nouvelle science qui devait être fondée.
Le terme
Au fond, l'anthroposophie n'est rien d'autre que cette Sophia, c'est à dire ce contenu de conscience, ce vécu intérieur au sein de l'entité humaine, qui fait de l'homme un homme entier. L'interprétation juste du mot "anthroposophie" n'est pas "sagesse de l'homme", mais "conscience de notre humanité".
Rudolf Steiner, GA 257, S. 76
Le terme
Rudolf Steiner fit diverses tentatives au cours de sa vie pour cerner en quelques mots ce qu'il entend par "anthroposophie" :
"l'anthroposophie est la conscience de notre humanité" (GA 257, conférence du 13.2.1923)
"une méthode expérimentale d'investigation de l'humain en général et des phénomènes de l’univers" (GA 259, allocution du 19.8.1923)
"un chemin de connaissance qui veut mener le spirituel qui est dans l’être humain vers le spirituel qui est dans l’univers" (GA 26)
Au départ, il ne voulait pas d'une dénomination figée pour la démarche qu'il prônait. Au contraire, il aurait voulu trouver chaque semaine un nouveau mot pour la désigner : il voulait ainsi éviter de susciter l'impression erronée d'une doctrine figée. Il utilisait aussi d'autres mots comme synonymes : "science de l'esprit", "science anthroposophique de l'esprit", "science de l'occulte", dans le sens d'un de ses ouvrages fondamentaux : "La science de l'occulte en esquisses"(GA 13). De manière plus ciblée, Steiner utilise le terme "anthroposophie" comme titre d'un écrit resté fragmentaire, où il situe l'anthroposophie à mi-chemin entre la théosophie et l'anthropologie (GA 45).