L’agriculture renforce la thérapie.
Melchior Pfeil, étudiant
« Je suis depuis trois ans une formation en agriculture biodynamique. Je travaille aussi avec des personnes en situation de handicap. J’ai découvert que l’agriculture constitue une composante importante de la thérapie, car elle permet à ces personnes d’avoir « les pieds sur terre ». Plus tard, je voudrais travailler dans l’agriculture biodynamique comme ergothérapeute ».
Poussée de vitalité à la pleine lune
Aujourd’hui, on aurait beaucoup de difficultés à obtenir de nombreuses variétés de pommes si l’on ne protégeait pas directement les arbres. Ces variétés sont si souvent atteintes de maladies comme la tavelure et l’oïdium que les pommes sont de mauvaise qualité et que même les arbres souffrent. Niklaus Bolliger, de l’entreprise Poma Culta, tente de mettre au point des méthodes de culture biodynamique afin de renforcer et d’assainir durablement les pommiers. Ainsi, les pépins semés en période de pleine lune ont une vitalité nettement plus grande, et un traitement régulier par l’eurythmie curative durant quelques semaines après le semis a eu des effets très positifs. Ces essais n’en sont encore qu’à leurs tout débuts, mais les premiers résultats encouragent à poursuivre dans cette voie.
Actuel – Novembre 2009
Un travail de pionnier pour le pain de demain
L’entreprise Getreidezüchtung Peter Kunz, à Hombrechtikon, travaille depuis 25 ans sur des variétés de blé et d’épeautre particulièrement bien adaptées à l’agriculture biologique.
Il était une fois un jeune agronome très idéaliste, qui s’était fixé pour but de cultiver les variétés de blé et d’épeautre les mieux adaptées à l’agriculture biologique. Après avoir entrepris les premiers croisements de ces deux céréales en 1984, il a créé sa première variété d’épeautre, « Alkor », ainsi que son entreprise actuelle, qui emploie une douzaine de salariés.
La persévérance paie
Les premières années, les semences de la nouvelle variété s’échangeaient de la main à la main entre fermes biodynamiques, car le marché était strictement réglementé. Créer ses propres semences était considéré à l’époque comme pure utopie, puisque la culture des céréales était entièrement sous la coupe des pouvoirs publics.
Peter Kunz et ses collaborateurs se sont battus pour poursuivre leurs travaux, sans se laisser décourager par des revers marquants comme la destruction du stock de semences par un dégât des eaux. En 1996, enfin, « Alkor » a été officiellement accepté à l’essai comme variété de semence et, en 2000, définitivement autorisé.
La culture de variétés de céréales spécialement adaptées à l’agriculture biologique, particulièrement intéressantes du point de vue agronomique, boulanger et nutritionnel, répond à un grand besoin. On n’imagine plus maintenant, en Suisse et en Allemagne, se passer des 16 variétés biologiques de blé et d’épeautre créées par Peter Kunz, qui figurent désormais sur la liste officielle des semences.
Consolider le succès pour l’anniversaire
L’entreprise créée par Peter Kunz fête cette année ses 25 ans. Elle a bénéficié durant toutes ces années de dons de particuliers et de fondations qui soutenaient son but ; aujourd’hui, cela représente une douzaine d’organisations et 250 particuliers.
Le « GEN Bärn » d’Isidor
La première semaine de juillet, l’agriculture suisse sans OGM a reçu un puissant soutien : celui d’Isidor Steinemann, d’Arlesheim (BL). De sa propre initiative, cet élève Steiner de 11 ans a rassemblé plus de 700 signatures en faveur d’une agriculture naturelle sans OGM. Mais il n’a pas voulu envoyer sa pétition à sa destinataire, Doris Leuthard, par la poste : il a fait le chemin à pied de Bâle à Berne pour la lui apporter !
Isidor a eu cette idée au printemps 2008, après avoir participé à l’action « Semer l’avenir ». Elle a amené beaucoup d’animation dans son entourage : sa mère a dû aller reconnaître le chemin avec lui l’été dernier et repérer des fermes où passer la nuit.
Ses parents l’ont soutenu dans son entreprise. Quelques-uns de ses amis l’ont accompagné, emmenant à leur tour leurs parents et leurs amis. Pour finir, 30 à 40 personnes ont pris part à la marche, qui est partie de Bâle le dimanche 28 juin. L’action s’appelait « GEN Bärn ».
La ministre de l’économie étant absente le samedi 4 juillet, elle n’a pas pu pas recevoir elle-même les signatures. Isidor a donc remis la pétition, sur la Bundesterrasse, à la conseillère nationale du canton de Bâle, Maya Graf, qui l’a transmise ensuite à la conseillère fédérale.
Le lendemain, à l’assemblée générale du Verein für biodynamische Landwirtschaft, Isidor a été remercié pour son action : il a été nommé membre à titre gratuit jusqu’à ses 25 ans.
Alfred Schädeli