FondsGoetheanum: avenir de l'agricolture

L’avenir de l’agriculture

Depuis 46 ans, la science étudie dans l’essai de longue durée DOC les effets des systèmes d’agriculture couramment pratiqués en Suisse. Pour la première fois, ces résultats de recherche reconnus arrivent dans le grand public.
Le constat est sans équivoque: c’est l’agriculture biologique qui est porteuse d’avenir, particulièrement la biodynamie. Elles sont les seules à assurer à long terme la durabilité de nos sols et donc de leur fertilité. Leur gestion respectueuse du sol et des végétaux préserve la biodiversité nécessaire à l’homme et à la nature, la qualité des aliments, un équilibre sain.
Le système biodynamique (Demeter) se distingue significativement de tous les autres en trois points: il est le seul à entraîner une augmentation régulière de l’humus au fil des années, les sols sont plus vivants et son effet sur le climat est bien plus réduit. Pour comprendre ces processus, de nouvelles études sont nécessaires.

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« Rendements maximaux à tout prix » versus « Moins, c'est plus »

Texte: Dr Paul Mäder, Dr Andreas Riessbach, Dr Hans-Martin Krause, tous du FiBL

Au cours des quatre dernières décennies – conformément à des résultats de recherche plus globaux – les rendements des systèmes biologiques mesurés dans l’essai DOC étaient inférieurs à ceux des systèmes conventionnels. La différence était notable surtout hors légumineuses, pour les pommes de terre par exemple (-34 %) et le blé (-20 %), un peu moindre pour le maïs (-12 %). Dans le trèfle, le rendement était inférieur de 10 % et pour le soja, il n’y avait pas d’écart de rendement entre les systèmes.

Les différences de niveau sont imputables avant tout aux amendements minéraux azotés comme le nitrate d’ammonium. Pour le blé et les pommes de terre particulièrement, on a pu observer une forte relation entre l’azote apporté et le rendement. On n’a pu remarquer jusqu’alors de limitation de rendement par d’autres substances nutritives comme le potassium, le phosphore ou le soufre. Les produits phytosanitaires ont influencé considérablement la stabilité des rendements.

Augmentation des rendements également dans les systèmes biologiques, mais l’écart demeure

Il est particulièrement remarquable que, dans les deux dernières périodes de rotation, le niveau de rendement du blé en culture biologique ait pu être augmenté. Cela pourrait être dû à de nouveaux succès dans la sélection. La variété Wiwa, de la sélection céréalière de Peter Kunz gzpk, cultivée depuis la cinquième période de rotation culturale, est un exemple de semence optimisée pour les systèmes biologiques.

Les rendements supérieurs des systèmes conventionnels sont obtenus avant tout par des apports externes tels que produits phytosanitaires et engrais – avec des effets négatifs sur l’environnement. Les calculs pour établir un bilan azote montrent d’inévitables pertes en azote, par exemple par lessivage des nitrates ou dégazage d’ammoniac à hauteur d’environ 45 kg d’azote par hectare et par année dans les systèmes conventionnels.

La société supporte les préjudices environnementaux

Dans les systèmes biologiques, ces pertes en azote, d’environ 20 à 25 kg par hectare et par année, sont nettement inférieures. Cette comparaison montre que les rendements maximaux ont un prix pour l’environnement. C’est finalement la société qui porte les charges environnementales générées dans les systèmes conventionnels par une forte consommation d’engrais, de produits phytosanitaires et d’énergie. Perte en biodiversité, en fertilité du sol, formation accrue de gaz à effet de serre, pollution des aliments et de l’eau potable sont les conséquences de la culture conventionnelle.

Patrick Baumann, FiBL Suisse
Les sols des systèmes conventionnel minéral M (ci-dessus) et biodynamique D (Demeter, ci-dessous) après une forte pluie en novembre 2022. L’envasement de la surface du sol était beaucoup plus fort dans le système avec engrais minéraux.

 

Sources

Quelle Graphik Aufwand und Ertrag: Bioanbau im Vergleich, Faktenblatt FiBL, 2024.

KRAUSE, H.-M. FLIESSBACH, A. MAYER, J. & MÄDER, P. (2020). Chapter 2 - Implementation and management of the DOK long-term system comparison trial. In Long-Term Farming Systems Research. Eds G. S. Bhullar & A. Riar), pp. 37-51. Academic Press.

KNAPP, S. GUNST, L. MÄDER, P. GHIASI, S. & MAYER, J. (2023). Organic cropping systems maintain yields but have lower yield levels and yield stability than conventional systems – Results from the DOK trial in Switzerland. Field Crops Research 302, 109072.

 

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